Qu'est-ce que le grisou ?
Les mineurs du bassin houiller stéphanois l’appelait « mauvais goût ». Ce terme laisse à penser qu’il avait une odeur ou une impression de mauvais goût dans la bouche dans les mines grisouteuses. Or le gaz principal du grisou est inodore. Cette sensation proviendrait alors de produits annexes.
Ce gaz se dégage spontanément de la houille et sa composition est variable d’une mine à une autre mais il contient au moins 80% de méthane (CH4), une quantité variable de dioxyde de carbone (CO2), de l’azote, de l’oxygène et parfois un peu d’hydrogène. Dans certaines mines on trouve aussi de l’éthane (C2H6).
Le grisou n’est donc pas très différent du gaz naturel que nous utilisons quotidiennement. Il ne s’enflamme qu’en présence d’oxygène et donc lorsqu’il est mélangé à l’air et ceci dans une proportion de 6 à 16 %.
La vitesse de propagation de la flamme ne dépasse pas 60 cm/s en milieu calme mais, en atmosphère agitée, cette vitesse augmente considérablement déclenchant une véritable explosion.
Ce gaz s’est formé en même temps que la houille et est resté prisonnier jusqu’au moment de l’exploitation.
Les puits les plus grisouteux peuvent émettre 10 000 m3 de grisou en 24 heures alors même que 10 m3 suffisent à provoquer une explosion de grande ampleur.