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Les quartiers hauts

Les quartiers hauts

Construction des quartiers hauts

1968-1973 : 884 logements à la Feuilletière, au Plat-Haut et à la Taillée

La construction des quartiers hauts avec leurs grandes tours a marqué l’urbanisme de la commune. Mais à l’échelle humaine ce fut aussi une grande aventure et la solidarité n’a pas été un vain mot.

Parmi les grands bâtiments collectifs qui couvrent aujourd’hui le haut de la colline de Villars, il faut bien distinguer la Feuilletière (7 tours et 2 bâtiments linéaires soit 444 logements), le Plat-Haut (4 tours et un petit bâtiment, soit 260 logements) et la Taillée (4 bâtiments linéaires soit 180 logements). Trois programmes immobiliers réalisés par la société Rhône-Alpes Coop qui se sont succédé de 1968 à 1973. Les quartiers hauts, véritable nouvelle ville à la campagne construite au milieu des prés ont ainsi produit 884 logements soit environ 2600 nouveaux habitants qui ont gonflé la démographie locale.

L’année 1972 aura été celle du Plat-Haut. Les cinq édifices de ce nouveau chantier portaient à l’origine les lettres de A à E, nommage transformé en assemblée générale des copropriétaires par des noms de montagne débutant par la même lettre, à savoir : Aravis, Brévent, Cervin, Dolomites et Écrins. Les immeubles de la Taillée devaient à l’origine prendre la suite alphabétique, à partir de la lettre F. Finalement ils ont pris les noms des cols de montagne. Dans l’équipe des nouveaux Villardaires il y avait des amateurs d’alpinisme !

Autre petit détail aujourd’hui presque oublié, au départ les immeubles de la Feuilletière étaient peints en vert et ceux du Plat-Haut étaient marron. On pouvait ainsi très bien faire la distinction. Aujourd’hui tous respectent la même charte graphique en rose.

Des écoles à construire

« Nous étions sociétaires. On était en coopérative de construction. Nous ne sommes devenus réellement propriétaires qu’une dizaine d’années plus tard. Il y a des gens qui ont donné beaucoup de leur temps et qui se sont beaucoup investis. Tout se décidait en assemblée générale » se rappellent les primo habitants. « C’était une population jeune. Les appartements étaient bien conçus, spacieux, très lumineux et super bon marché. Et puis le cadre était agréable. Ça donnait envie. Villars n’était pas très connu à l’époque ».

Mais cette forte croissance de la population a aussi créé des besoins notamment en équipements qu’il a fallu satisfaire. « Au départ il n’y avait rien, pas d’école, pas de transports en commun, pas de commerces. On s’est bagarré, la Municipalité était submergée face à tous ces nouveaux habitants. On réclamait quand même un minimum de choses ».
À commencer par la création d’écoles : après le préfabriqué de la maternelle de la Feuilletière Bas (là où est aujourd’hui la médiathèque) en 1970 ont suivi la construction de la maternelle (ouverture en septembre 1973) et la primaire Jean Ravon en septembre 1974. Pour cela les copropriétaires ont même cédé à la commune un large morceau de terrain qui servait jusque-là à entreposer les déblais des fondations des tours. Finalement ces déblais sont allés combler le site où a ensuite été aménagé le complexe sportif.

« Rhône-Alpes Coop nous avait promis au départ entre Aravis et Brévent un centre commercial. À la place on a eu un bâtiment de garages avec boxes. Mais qui nous rend bien service. Quand on est arrivés il n’y avait qu’une voiture par ménage. Maintenant c’est la crise du stationnement parce qu’il y a deux ou trois voitures par foyers. Quand on arrive le soir il n’y a plus de place pour se garer ».

C’est surtout une solidarité exemplaire entre habitants de ces nouveaux quartiers que les anciens soulignent. Que ce soit pour aménager les sous-sol, les aires de jeux en extérieur, le covoiturage pour faire les courses ou encore pour déneiger l’hiver. « À l’époque il y avait beaucoup moins de femmes qui travaillaient. Ça permettait plus facilement de créer du lien notamment quand on allait chercher les enfants à l’école ». Le constat actuel est plus amer : « Aujourd’hui avec certains voisins c’est bonjour-bonsoir. Les gens ne cherchent pas le contact ».

Des habitants solidaires et investis

C’est dans ces quartiers hauts qu’est née la première bibliothèque (en 1974) et puis qu’ont été posé les bases de ce qui allait devenir le centre social. L’apport de ces nouveaux habitants, devenus force de proposition, est indiscutable. Certains ont pris des responsabilités dans la vie associative ou même au conseil municipal, dans les écoles ou à la paroisse. Aujourd’hui il reste encore un noyau de ces premiers habitants. « Au bout de 10 ans, pas mal de personnes sont parties parce qu’elles ont acheté par exemple au Platon, c’était l’attrait de la petite maison. Ça a été très net. Pour les gens qui avaient les moyens ça a servi de tremplin ». Mais aujourd’hui tous ceux qui sont restés se déclarent heureux d’habiter encore là.

 

Témoignages recueillis en 2022 auprès de Simone Bonnefoy, Alain Gonon, Georges Michon et Marie Jo Boiron.
Photos d’archives Le Progrès, Archives municipales de Saint-Étienne, revue municipale.
©H&P-Pierre THIOLIÈRE

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