Sans clocher faute de finances.
Avant celle que nous connaissons actuellement, la première église de Villars était située sur l’aile du château du Bourg, manoir des Mathevon de Curnieu. Restaurée, elle est aujourd’hui devenue la salle de réunion du conseil municipal.
En 1856, vu son mauvais état, le tout ajouté à l’accroissement de la population, le conseil municipal décide d’agrandir l’église pour un montant estimé de 12 000 francs.
Le financement devait être assuré en partie par une souscription volontaire. Et l’argent arrive vite. La Fabrique (le conseil paroissial) verse 3000 francs, le maire Fessy de ses propres deniers donne 1000 francs, la famille Guitton ajoute 500 francs et avec l’obole d’une quarantaine de souscripteurs on arrive à 9000 francs. À cela s’ajoute une imposition extraordinaire de 20 centimes additionnels pendant 8 ans, de quoi produire 6000 francs.
Avec 15000 francs ainsi assurés, somme qui dépasse le devis, le projet peut donc être lancé.
Mais une analyse plus approfondie de l’architecte, jugeant les fondations ainsi que le clocher de l’ancienne église en trop mauvais état (et donc incompatibles avec un agrandissement), impose finalement un autre choix : celui de construire une nouvelle église non loin de là. Et comme en attestent les délibérations du conseil municipal de l’époque, on espére bien avec la même somme (ou un peu plus) construire du neuf !
Le devis s'envole, le clocher attendra.
Il n’en fut rien car une fois le terrain trouvé, place du champ de Faure (l’actuelle place Gambetta) le nouveau devis s’élève alors à… 56 000 francs ! On va donc jouer la montre et reporter le projet d’une année puis deux pour réunir la somme nécessaire. Les donateurs remettent la main à la poche. Ce sont cette fois 24 000 francs de souscription qui sont récoltés. Mais malgré tout, l’addition est trop élevée pour les finances de la commune.
Pas question pour autant de renoncer. D’autant que l’ancienne église menace ruine !
Il est donc décidé que la nouvelle église sera édifiée dans un premier temps… sans son clocher. De quoi réduire la facture d’un quart.
Un autre problème technique se pose alors. Sur la vaste place se trouve la fontaine publique et son lavoir, aménagés quelques années auparavant. Il faut donc les déplacer, c’est encore une dépense de plus.
Les travaux débutent fin 1860 et dès mai 1861, une rallonge de 6 500 francs est votée pour la construction d’une travée de plus. L’essentiel est d’ouvrir les lieux au culte, ce qui est fait le 14 septembre 1862 en présence du curé Benoit Morethon, du vicaire Pagnon et du maire Jean André Fessy. De style néo-gothique, l’église dédiée à Saint-Laurent (à qui l’on attribuait le pouvoir de guérir les brûlures, vertu utile en pays de mineurs) est l’œuvre de l’architecte diocésain Charles Antoine Favrot.
Mais faute de clocher, les cloches ne peuvent donc sonner et appeler les ouailles à la messe. De 1862 à 1870, on va donc continuer à sonner les cloches dans l’ancienne église pour inviter les Villardaires à aller dans la nouvelle !

