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Un prêcheur peu commun

Un prêcheur peu commun

Un héros pour célébrer la messe

Aviateur lors de la Grande Guerre, il célèbre la messe de la Passion.

C’est un article de presse paru dans le Mémorial de la Loire fin mars 1921 qui fait état de cette anecdote. « À l’église : Ça n’a pas été une audition ordinaire que celle où il nous a été permis d’entendre M. l’abbé MICHAUD, ancien capitaine aviateur, chargé de prêcher la Passion dans notre Paroisse. Notre église était trop petite pour contenir tous les fidèles ».
En ce dimanche des Rameaux, paroissiens et anciens Poilus étaient venus en nombre saluer un vrai héros de guerre. L’abbé VACHER venait juste de prendre ses fonctions à Villars (il entre en fonction le 9 janvier 1921 et restera à Villars jusqu’en 1940) et Louis SOULIER alors 2è adjoint allait être nommé maire quelques semaines plus tard (le 12 juin 1921), suite à la démission de Jean DOMET, avec lequel il était en conflit à propos de la construction du monument aux morts.

L’abbé MICHAUD, Maurice

Mais l’homme qui ce jour-là était la cible de tous les regards était bien l’abbé MICHAUD, Maurice de son prénom, tout auréolé, à son corps défendant, de son remarquable parcours durant la Grande Guerre. Et encore plus pour un homme d’église. Né à Lyon le 8 octobre 1886, fils de Jules, employé de commerce et de Marie BAILE, étudiant à Rome et nommé prêtre, il fut comme ses compatriotes mobilisé en 1914.

Au début du conflit il est lieutenant au 4è Régiment d’artillerie lourde où il commande une section de canon de 120. Il se retrouve dans l’Oise dans le secteur de Lassigny et du Bois des Loges où les trois régiments ligériens d’infanterie (38è, 16è et 98è) sont en première ligne. En 1916, il rejoint l’aviation comme observateur au sein de l’escadrille MF19. Il participe à la grande bataille de Verdun où il reçoit sa troisième citation. En février 1917, appelé par l’armée d’Orient en Serbie, il prend part aux opérations dans la vallée du Vardar.
Nommé capitaine, il est cité à l’ordre de l’Armée Serbe et reçoit la croix de guerre hellénique. Le 14 juillet il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur avec la mention suivante : « Officier d’artillerie de haute valeur. Observateur en avion remarquable dont la bravoure et l‘esprit de dévouement sont poussés jusqu’au complet sacrifice. Très beaux états de services dans l’aviation, sur le front français et en Orient. Trois citations. A déjà reçu la croix de guerre ». Il recevra encore par la suite quatre autres citations, sera nommé chevalier de l’Aigle blanc de Serbie, officier de l’étoile Karageorge de Serbie avec glaives et recevra la croix pour le mérite militaire hellénique.

À noter que l’abbé Joseph MARCEL fut vicaire de la commune avant-guerre (de 1911 à 1914). Lui aussi mobilisé, il dut rejoindre l’armée d’Orient. Il revint malade de Salonique et reçut la médaille des épidémies. Démobilisé le 26 mai 1919 il retrouvera ses ouailles. Son parcours fut ensuite le suivant : aumônier des œuvres militaires (1928), professeur de droit canon (1932), curé de Saint-Nizier à Lyon (1940), doyen de la faculté de droit canonique (1945), président de l’académie des sciences, belles lettre est arts de Lyon (1945), official du diocèse (1947), archiprêtre honoraire de Saint-Nizier (1968). Il s’est éteint le 7 décembre 1974 à Lyon.

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