L'église, colosse aux pieds d'argile.
Photo de l’intérieur de l’église avant restauration.
Construite entre 1860 et 1862 puis dotée d’un clocher érigé entre 1868 et 1870 , l’église paroissiale n’a hélas pas affiché la solidité millénaire des cathédrales. Au fil des décennies, nombreux et onéreux ont été les chantiers pour la conserver en état.
Lors du conseil municipal du 5 mars 1922, Louis Soulier, le maire de l’époque, informe les élus locaux que par suite de l’exploitation souterraine des mines de la Loire à Villars, l’église a subi de grands et importants dommages de toutes natures, consistant en lézardes et fissures, qui compromettent la solidité de l’édifice et risquent chaque jour de provoquer des accidents. Il y avait donc lieu de procéder à des réparations urgentes. C’est donc apparemment à cette époque qu’ont été mises en place les tiges de métal dans les piliers et les trépans métalliques ceinturant les murs. À cette occasion on procède également à l’installation de l’électricité.
L'église fermée en 1922.
D’après certaines sources, les défauts de l’église proviennent à la base d’un défaut de construction, puisque l’architecte Antoine Favrot qui a construit l’église en a construit d’autres dans la région qui présentent toutes les mêmes fissures et problèmes. De plus le sol sur lequel est construite l’église est humide puisqu’il y avait un lavoir à proximité à l’origine. En tous les cas l’église est restée fermée au culte pendant plusieurs mois à cette époque, le culte étant assuré dans les locaux de l’école privée.
Les archives paroissiales évoquent différentes réparations faites en 1942. En 1961 il est procédé à l’installation du chauffage au fuel et en 1962 un mur de sécurité est construit sans que l’on sache son usage précis. En 1966 est signalée une réparation concernant les cloches.
Comme en témoigne une plaque à l’intérieur de l’édifice, l’église a été restaurée complètement une deuxième fois en 1972 avec peintures intérieures refaites, électricité entièrement refaite ainsi que la sonnerie des cloches, minuterie et haut-parleurs, autel et sacristie transformés.

Quatre années de démarches pour réhabiliter l'église.

À partir de 1995, les piliers de l’église qui donnent des signes de faiblesse (fissures et effritement) sont placés sous surveillance. En 2002, le constat d’une irréversible dégradation est fait. Dès lors s’engage la procédure qui va conduire à la reconstruction de l’église.
Rappelons qu’avant la Révolution, les églises étaient le bien du clergé. En 1789, elles deviennent bien de la Nation. Suite au Concordat (1801), les églises sont remises à la disposition du culte mais sont entretenues et réparées par les communes. Depuis la loi de 1905 de séparation des églises et de l’état, l’église est considérée comme un bâtiment communal et à ce titre son maintien en état est du ressort financier de la commune.
Voici l’échéancier des événements au long des quatre années de démarches qui ont abouti à la déconstruction puis à la rénovation complète de l’église.
Fermeture de l'église
Le 16 décembre 2002 : le Conseil municipal dirigé par le maire Hubert Pouquet mandate le cabinet d’architecte Goulois, spécialisé dans ce domaine, pour établir un rapport d’étude préalable sur les désordres existants (fissuration et effritement des piliers).
Le 21 juillet 2003 : les résultats de ce rapport préliminaire sont soumis à l’examen du Conseil municipal. Des fissuromètres supplémentaires sont installés sur les piles de l’église qui s’effritent.
Le 29 septembre 2003 : le Conseil municipal confie au laboratoire LERM une étude pour déterminer et préciser les phénomènes chimiques à l’origine des désordres.
Le 18 décembre 2003 : le laboratoire rend ses conclusions, le cabinet Goulois étant invité à les commenter.
Le 1er février 2004 : par arrêté municipal, le maire Hubert Pouquet décide de fermer l’église pour raisons de sécurité. Une étude de sol et des sondages complémentaires sont décidés. La messe est alors célébrée au gymnase Bernichon.

Début des travaux
Le 12 juillet 2004 : en réunion du Conseil municipal, Hubert Pouquet commente le rapport de cette étude.
Le 10 septembre 2004 : une consultation en procédure négociée est lancée. Les candidatures sont reçues jusqu’au 22 octobre.
Le 8 novembre 2004 : le maire informe l’assemblée de l’avancée du dossier. La procédure négociée est en cours. Sur les quatorze candidatures déposées, quatre cabinets d’architecte sont retenus.
Le 29 mars 2005 : choix du projet architectural et désignation comme architecte de M. Bertier de Montbrison. Les piliers seront déposés et la toiture rabaissée.
Le 20 juin 2005 : approbation de l’avant projet sommaire de réhabilitation et de consolidation de l’église pour un montant estimé des travaux de 740 960 euros HT.
Le 26 septembre 2005 : approbation de l’avant projet définitif du marché pour un montant de travaux de 768 765,78 euros HT.
Le 5 décembre 2005 : autorisation donnée au maire pour la signature des marchés de travaux.
Le 2 janvier 2006 : première réunion de chantier, les travaux de réhabilitation de l’église sont lancés. Objectif : y célébrer Noël 2006.

Les travaux le 25 janvier 2006
Avancé des travaux
Fin janvier 2006 : dépose de la toiture par l’entreprise Demars de Marcilly-le-Chatel. Le montant des travaux s’élèves désormais à 864 860 euros HT.
Fin février 2006 : démontage pierre par pierre de l’église. L’entreprise Demars, chargée du gros œuvre a la surprise de constater que les piliers de l’église qui se désagrégeaient au fil du temps (ce qui a conduit à cette réhabilitation) étaient en fait simplement posés sur la dalle !
Avril 2006 : opérations de dallage du sol et chainage du haut des murs (l’édifice est rabaissé de son étage supérieur). La paroisse lance une souscription pour meubler la nouvelle église. Le besoin est estimé à 60 000 euros.
Mai 2006 : pose de la nouvelle charpente en lamellé-collé.
Juin 2006 : pose des tuiles et des chéneaux et remise en place des vitraux précédemment déposés.
Septembre 2006 : évacuation des gravas, à l’intérieur traitement du sol par coloration, remise en place des pinacles sur les piliers extérieurs de l’église. Approbation d’une série d’avenants au marché en séance du conseil municipal.
Inauguration
Vendredi 15 décembre 2006 : à 18 heures inauguration officielle du bâtiment après douze mois de travaux pour un montant de 1,05 million d’euros.

Inauguration de l’église par Monseigneur Dominique Lebrun, évêque de Saint-Étienne et par le maire Hubert Pouquet entouré de ses adjoints.
Samedi 16 décembre 2006 : à 15 heures, messe de la dédicace et inauguration religieuse de l’église Saint-Laurent célébrée par Monseigneur Dominique Lebrun, évêque de Saint-Étienne. En soirée concert gratuit donné par le choeur Symphonia.
Quelques temps plus tard, le 12 avril 2007, celui qui avait oeuvré pour cette réhabilitation, le maire Hubert Pouquet disparaissait brutalement.