Quatre horloges pour le clocher.
C’était il a 100 ans. La commission municipale des bâtiments fait de la remise en état de l’église sa priorité du moment. Il s’agit de sécuriser l’édifice mais aussi de changer l’horloge du clocher.
Été 1920. Les congés payés n’existent pas encore. La commune vit alors essentiellement au rythme de la mine qui emploie ici plus de 400 personnes. Tout juste sorti des affres de la Grande Guerre, le conseil municipal doit gérer une série de gros travaux dont un important dossier concernant l’église.
La commission des bâtiments qu’anime Louis Soulier, alors adjoint du maire Jean Domet, vient de se livrer à une inspection détaillée des lieux. Il s’agit d’abord de donner suite aux dernières volontés d’Antoine Beraud, décédé en 1917 et qui dans son legs à la commune demande que les sommes perçues servent entre autres à acheter une horloge à deux cadrans destinée à remplacer celle unique du clocher et d’y ajouter un éclairage par lampes électriques.
Un litige avec les mines.
Le projet retenu par la Municipalité comportera finalement quatre cadrans éclairés. On pourra ainsi voir l’heure de tous les côtés. Mais pour cela il faut modifier la charpente et même la consolider, car le clocher (construit en 1870) n’est pas en très bon état. Il y a aussi des gouttières à boucher, des auvents et les chéneaux à changer.
Mais l’approbation à l’unanimité du conseil municipal va alors buter sur un autre problème concernant l’église. La Municipalité est en effet en litige avec la Société des Mines de la Loire, suite à l’explosion de la poudrière qui a causé de gros dégâts dans le Bourg. C’était le 25 décembre 1918 et depuis 18 mois, les rapports se succèdent. « Les experts ont constaté l’état des vitraux ainsi que les lézardes qui font d’ailleurs l’objet d’une instance devant les tribunaux » commente Louis Soulier en séance du conseil.
Face à la Compagnie des Mines qui joue la montre, la Mairie se montre pressante, de peur de voir sa responsabilité engagée en cas d’accident. Il va donc falloir transiger et c’est finalement le contribuable qui paiera la différence.
L’église sera temporairement fermée pour réaliser les travaux nécessaires début 1921. Et depuis bientôt un siècle, les quatre cadrans nous donnent toujours l’heure. L’horloge a seulement été arrêtée durant presque un an en 2006 lors de la reconstruction de l’église telle qu’on la connait aujourd’hui.