Le musée recense les morts à la mine
Coups de grisou, inondations et effondrements ont été les principaux contributeurs de la longue liste des victimes de la mine à Villars.
C’est un travail de fourmi qui se poursuit lentement mais régulièrement. Aujourd’hui le petit groupe des historiens du musée Jean-Marie Somet a déjà recensé environ 300 décès liés à l’activité minière sur le territoire communal et sur une période qui s’étale de 1704 à 1960. Pour cela, l’état civil, la presse ancienne et les rapports des concessions minières ont été passés au peigne fin.
Ces recherches portent sur le lieu, les circonstances et surtout l’identité des victimes. « Parfois on trouve trace d’un accident avec un mort, sans savoir qui il est et il faut chercher » explique les enquêteurs qui ont même parfois pu trouver une photo de la victime.
Pour sensiblement la moitié des cas, il s’agit d’accidents individuels ou concernant deux ou trois mineurs, causés principalement soit par un effondrement dans une galerie, soit par un écrasement par un chariot de mine. Mais il y a parfois beaucoup plus grave avec la mort qui fauche en masse.
« Catastrophes ou accidents, ce qui fait la différence d’appellation c’est hélas le nombre de tués. Mais à partir de combien de morts parle-t-on de catastrophe ? Il n’y a pas de réponse à cette question ». Les historiens villardaires ont dressé un triste palmarès des accidents les plus meurtriers.
Onze ont fait trois morts ou plus pour un cumul de 148 victimes. Sur ces onze accidents, le grisou est la cause de 121 décès, les inondations ont fait 16 noyés dans les galeries de mine et les effondrements ont causé 11 morts.
Une plaque commémorative, usée par le temps et comportant quelques erreurs de noms, existe au cimetière dans le carré réservé aux victimes de la Chana. Désormais une base de données régulièrement complétée est consultable au musée.
Un bien triste bilan
- 65 morts : mercredi 21 janvier 1942 à 4h, coup de grisou au puits de la Chana.
- 39 morts : vendredi 11 octobre 1867 à 10h, coup de grisou au puits Beaunier.
- 10 morts : mardi 21 mars 1820, inondation au puits Micolon au Bois-Monzil.
- 8 morts : mardi 8 février 1831 à 7h, inondation au puits Robinot au Bois-Monzil, 8 rescapés sauvés après 6 jours bloqués sous terre.
- 5 morts : dimanche 3 juillet 1842 à 20h, explosion de grisou au puits Beaunier ; mercredi 3 juillet 1850, explosion de grisou à la fendue Villars (8è couche).
- 4 morts : vendredi 23 mai 1873, coup de grisou au puits Sainte-Catherine, mine de la Porchère.
- 3 morts : vendredi 22 mai 1863 à 21h, explosion de grisou au puits Beaunier ; mardi 8 août 1905 à 8h30, éboulement au puits Beaunier ; vendredi 27 février 1958, effondrement à la fendue Villefosse à Bourgeat ; mercredi 21 février 1951 à 18h30, effondrement à la Chana.
- 2 morts : le 9 octobre 1704 deux frères écrasés par un rocher dans une carrière de charbon de Villars (lieu non précisé) ; le 30 juillet 1828, deux mineurs précipités au fond du puits Robinot du Bois-Monzil par un effondrement ; le 26 août 1864, éboulement au puits Gallois ; le 13 mai 1875, rupture de câble au puits neuf de la Chana ; le 24 septembre 1884, flambée de grisou au puits Beaunier ; le 28 juillet 1885, éboulement au puits neuf de la Chana ; le 12 avril 1890, asphyxie par gaz carbonique au puits des Joncs (puits Gallois) ; le 25 janvier 1910, éboulement au puits Beaunier ; le 14 février 1930, éboulement au puits de la Chana.
Vous pouvez retrouver les noms des victimes des deux grandes catastrophes du puits Beaunier et du puits de la Chana ainsi que celles d’autres accidents sur la page accidents à Villars.
