Les lampistes de la Chana en 1913
L’exploitation du charbon dans le secteur de la Chana a toute une histoire. En 1765 on comptait deux petites fendues dans ce secteur. En 1824 un regroupement des différents propriétaires aboutit à la création de la concession des Mines de la Chana. De cette concession située essentiellement sur Saint-Étienne et Saint-Priest-en-Jarez, on connait plusieurs puits et fendues avec parmi les plus anciens notamment les puits Peyre (sur Villars), le puits Micolon (sur Saint-Étienne), le puits de la Doa (sur Saint-Priest-en-Jarez).
Portant l’appellation « Chana », on avait le « puits vieux de la Chana », arrêté puis remplacé plus en hauteur par le « puits neuf de la Chana » qui deviendra ensuite le puits Chana 1 lorsque le puits Chana 2 sera foncé juste à côté avec son chevalement en béton armé réalisé en 1919.
La photo date de 1913. Elle rassemble les lampistes du puits de la Chana. Où se trouvait la lampisterie à cette époque ? On sait que le bâtiment des lavabos a été construit en 1908 et que la lampisterie était adjacente.
La configuration du puits de la Chana est assez particulière avec sur le haut de la colline (aujourd’hui le golf) la machinerie et le chevalement. Par contre les bâtiments du personnel (bureaux, vestiaires, lavabos et lampisterie) ainsi que la recette, l’accès des mineurs et la sortie des wagonnets se trouvaient en contrebas, près du ruisseau le Riotord, le long de l’actuelle rue Kléber de Villars. Dans ce secteur on trouvait autrefois les fendues Sainte-Barbe.
Il a fallu de longues et minutieuses recherches (état civil, recensement, presse locale, registres militaires) pour retrouver l’identité et le parcours de ces lampistes dont un seul reste encore non identifié.
1 – Laurent DESCOS, né le 17/10/1856 à Villars, fils de Louis DESCOS et de Benoite MARTIN, armurier puis lampiste aux Mines, époux de Jenny THIEN. Houilleur réformé militaire pour défaut de taille et classé service auxiliaire. Habite Curnieux. Décédé en 1923.
2 – Jean PERRIN, né le 16/01/1894 à Villars, fils de Jean PERRIN, ouvrier aux Mines (mort accidentelle au puits de la Chana le 15/02/1915) et de Jeanne Marie PICHON passementière, domiciliés rue de la Gare. Célibataire. Profession lampiste. Incorporé au 5ème RIC à Lyon le 6/09/1914. Disparu au Bois de la Gruerie (Forêt d’Argonne) le 14/07/1915, mort pour la France.
3 – Claude DESCOS né le 31/01/1893 à Villars, fils de Laurent DESCOS (armurier puis lampiste aux Mines) et de Jenny THIEN. Lampiste aux Mines, habite Curnieux puis place Gambetta. Décédé à Saint-Étienne le 05/08/1975. Caporal au 38ème RI, blessé de guerre au bras droit, citation à l’ordre du Régiment le 03/10/1916 « Bon caporal, brave, a été blessé au cours de l’organisation du terrain conquis que bombardait violemment l’artillerie lourde ». Croix de guerre.
4 – Jean GOUBIER né le 16/04/1858 à Villars (prénom Claude à l’état civil), fils de Jean Baptiste GOUBIER et de Marie ODIN. Lampiste au recensement de 1906, habite place Gambetta. Accident du travail au puits Gallois, fracture de la jambe mal soignée, est resté estropié toute sa vie. Célibataire. Décédé le 18/06/1930 à Villars.
5 – Flavien FERRATIER né le 11/11/1873 à Veyras (07), fils de Lavis Étienne FERRATIER et de Virginie FAOULET. Marié à Villars le 14/09/1901 avec Antoinette RÉVOLLIER. Chauffeur, domicilié à Bourgeat puis lampiste habite au Breuil en 1911. Maintenu en sursis d’appel aux Mines de la Loire. Conseiller municipal Municipalité Soulier en 1921. Décédé le 07/12/1962 à Villars.
6 – Pierre PICHON, né le 15/02/1883 à Villars, fils de Philippe PICHON et de Marguerite COTE. Mariage le 03/02/1905 à Villars avec Marie Louise VANELLE. Chef lampiste, habite aux Fontaines. Maintenu en sursis d’appel aux Mines de la Loire en 1914.
7 – X Non identifié.
Sources : état civil, recensement de population, presse ancienne, registres matricules, archives départementales. Photo collection musée Jean Marie Somet.
©H&P-Pierre THIOLIÈRE