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Les forges Paret

Une page de l'industrie villardaire.

En 1885, Jean-Baptiste Paret (1854-1926) créait un atelier de forge au Breuil dans les dépendances de la propriété de sa femme née Jeanne-Marie Bosc. La fabrication au départ consistait principalement en matériel et outillage pour la Compagnie des Mines, dont la recette et les ateliers étaient situés à proximité. Cette fabrication s’est poursuivie pendant une dizaine d’années jusqu’au jour où Jean-Baptiste Paret est allé prendre la direction des mines de Marsange à Langeac (43).
Jean Baptiste Paret n’a pas seulement été un industriel local. Il a également été maire de la commune du 6 novembre 1904 au 30 mai 1914. On lui doit notamment la construction de l’école de filles. Il est décédé à Villars le 5 avril 1926 à l’âge de 72 ans.

Jean Paret, le fils aîné de la famille, assura la succession et développa le rendement en y adjoignant la fabrication d’une part de boulons forgés et d’autre part de ferrures pour l’installation de lignes électriques. L’affaire prenant de plus en plus d’extension, il devint nécessaire d’agrandir l’atelier. À la veille de la guerre de 14-18 Jean Paret, avec ses frères Denis et André et de son beau frère Alexandre Jacquemard, installèrent l’usine actuelle dans le quartier de Curnieu.
Durant la Grande Guerre, l’entreprise participa à l’effort national en fabriquant des munitions. Plusieurs soldats de la commune bénéficièrent d’une mise en sursis pour venir y travailler. L’entreprise a d’ailleurs dû de 1916 à 1918 payer une contribution exceptionnelle pour bénéfices de guerre.

 Les trois fils Paret ont été appelés sous les drapeaux : l’ainé Jean (né en 1881, mobilisé au 358è RI puis détaché en usine en 1915), puis Denis (né en 1888 annoncé mort au combat en 1914 avec le 86è RI alors qu’il n’était que légèrement blessé, fut ensuite détaché en 1915 pour diriger son usine) et André (né en 1896, soldat au 86è RI puis au 1er Groupe d’Aérostation). Marie Paret, la fille, a quant à elle épousé Alexandre Jacquemard (né en 1880 à Villars, ancien Poilu au 102è RIT) qui participera également au développement de l’entreprise.

En 1955, Jean Paret céda à son tour la place à son gendre alors que Denis Paret (décédé en 1952) était remplacé par son fils.
La nouvelle direction change la dénomination de l’entreprise désormais appelée : Forges Boulonnerie Villars Paret. Elle donna alors un autre essor à l’affaire en faisant installer en plus un atelier de galvanisation à chaud, créant un débouché nouveau pour la finition des ferrures.

Les établissements Paret ont tenu à conserver le caractère familial qui existait à l’origine. Les ouvriers, souvent plusieurs de la même famille, y ont fait pour certains toute leur carrière. L’entreprise, qui a compté jusqu’à une quarantaine de salariés, a cessé son activité à Villars en 1989 pour être reprise par les Ets Dervaux au Chambon-Feugerolles.

À noter qu’une autre entreprise de forge, fondée par Jean-Baptiste Paret, neveu du maire de l’époque, a également existé à Villars. Soldat au 16è RI, blessé par balle au bras en septembre 1914 à Canny-sur-Matz (Oise), il épouse Marie Antoinette Manin. On parlera dès lors des Paret Manin pour les distinguer de l’autre branche de la famille.

 Sources : archives municipales, archives départementales Photos : collection musée JM Somet et collection personnelle ©H&P-Pierre THIOLIÈRE

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