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Passementier rue Danton, mort dans les tranchées de Macédoine.

Parmi les 94 soldats villardaires morts durant la Grande Guerre et inscrits sur le monument aux morts, ils sont quelques-uns à être tombés pour la Patrie bien loin de la France. C’est notamment le cas de Jean Verrier. Il avait 21 ans.

Le 9 août 1895 naissait rue Danton, Jean, fils d’Antoine et Marie Boiron, un couple de passementiers. Son père Antoine a laissé une trace dans la petite histoire de la commune. D’abord parce qu’alors qu’il habitait au Bois-Monzil, il fit partie des fondateurs de l’Avenir du Bois-Monzil. Ensuite parce qu’il fut membre du conseil municipal et même 1er adjoint de Louis Soulier en 1919.
Le couple n’eut qu’un seul enfant, particulièrement chéri. On trouve trace du passage du petit Jean sur les bancs de l’école communale de 1902 à 1907. Il est alors décrit par son instituteur comme « bon élève, intelligent et travailleur » avec en prime un certificat d’études primaire décroché le 30 juin 1906.

 

Devenu adulte, Jean Verrier exerce le métier de passementier dans la petite entreprise familiale installée place Victor Hugo (aujourd’hui disparue, située vers le numéro 12 de la rue Danton). Mais la déclaration de guerre d’août 1914 vient bousculer cette destinée qui semblait toute tracée. Après le conseil de révision passé à Saint-Héand en octobre 1914, il est incorporé au 22è Régiment d’infanterie coloniale à Marseille le 16 décembre 1914 où il apprend le maniement des armes jusqu’au mois d’avril 1915. Il est alors nommé caporal et affecté au 2è Bataillon Sénégalais. On perd ensuite sa trace jusqu’au mois de septembre 1915 où il rejoint le corps expéditionnaire d’Orient qui a pour mission de soutenir l’armée Serbe menacée d’effondrement face aux Bulgares. Il débarque à Salonique en Grèce début octobre et rejoint les rangs du 54è Régiment d’infanterie colonial.

Dans des conditions sanitaires effroyables et propices à la propagation de nombreuses maladies (dysenterie et surtout paludisme qui fait des ravages) il subit les durs combats des tranchées dans la vallée de la Cerna. Il est promu sergent le 20 août 1916. À l’automne 1916 il est en première ligne au nord du petit village d’Orahovo (aujourd’hui en Macédoine). C’est là qu’il a trouvé la mort le 28 novembre 1916 à 14 heures lors de l’assaut victorieux du plateau de la cote 1050. Il était âgé de seulement 21 ans.

La transcription officielle de son décès n’est parvenue qu’en janvier 1922 à la mairie de Villars. Son nom est inscrit sur le monument aux morts, sur la plaque commémorative de l’église et sur le tableau d’honneur qui se trouve au musée. Sa dépouille mortelle n’a jamais revu la terre de France. Son père Antoine a été nommé vice-président d’honneur de l’association des Poilus de la Grande-Guerre.

 

Fils unique de Verrier Antoine, passementier né à Villars en 1869 (adjoint au maire, président fondateur de l’Avenir du Bois Monzil en 1899) et de Boiron Marie, passementière née à Villars en 1870, domiciliés rue Danton.
Écolier à Villars de 1902 à 1907, certificat d’études primaires le 30/06/1906, a quitté l’école le 3/08/1907. « Bon élève, intelligent et travailleur ».
Célibataire. Domicilié à Villars place Victor Hugo (rue Danton). Profession passementier.
Incorporé au 22è RIC à Marseille le 16/12/1914. 21 ans, taille 1,62 m
Soldat le 2è classe le 1/01/1915, 27è Cie. Nommé caporal le 11/04/1915.
Passé le 13/04/1915 au dépôt des isolés à Marseille. Passé au 2è Bataillon Sénégalais le 21/04/1915.
Passé au corps expéditionnaire d’Orient le 7/09/1915.
Passé au 54è RIC / 17è DIC le 15/10/1915
Sergent au 54è RIC / 6è Cie le 20/08/1916
Tombé au champ d’honneur, mort pour la France à Orahovo (Royaume de Serbie, aujourd’hui Macédoine) le 28 novembre 1916 à 14 heures.
Transcription décès à Villars le 18/01/1922.
Tombe au cimetière de Villars (à la mémoire de Jean Verrier)

Sources : archives départementales de la Loire / presse ancienne / état civil
©H&P-Pierre THIOLIÈR

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