Depuis 2014, la salle de réunion et de convivialité située au rez-de-chaussée de la mairie ne s’appelle plus salle de l’Arsenal mais elle porte le nom de Gabriel PENOT. Mais qui était cet homme ?
Gabriel PENOT est mort au combat durant la première guerre mondiale, le 3 octobre 1915 en début d’après-midi en partant à l’attaque des tranchées allemandes en Champagne. Il avait 35 ans, était marié et père de deux jeunes filles. Il habitait au Charlieu sur les hauteurs de la commune et travaillait comme wagonnier aux Mines de la Loire. Il était aussi conseiller municipal, élu depuis 1912 au sein de la municipalité conduite alors par Jean Baptiste PARET. Il est ainsi le seul élu de la commune à être mort pour la France.
Dans le cadre du centenaire de la Grande-Guerre, le Comité de pilotage 14-18 avait proposé de dénommer la salle du conseil municipal du nom de cet ancien élu local, mort pour la Patrie. La Municipalité conduite par le maire Paul CELLE avait répondu favorablement à cette demande qui a su faire consensus. Mais c’est finalement la salle de l’Arsenal qui a été renommée en salle Gabriel PENOT lors des cérémonies commémoratives du 11 novembre 2014.
Le fils d'un ancien maire de Villars.
De Gabriel PENOT on sait aussi qu’il était le fils d’Antoine PENOT qui fut maire de Villars de 1897 à 1899 et décédé en fonction à l’âge de 47 ans. On ne vivait pas vieux à cette époque. Gabriel PENOT siégea même lors du conseil municipal du 9 août 1914 alors que la guerre venait d’être déclarée. Il prit le train le lendemain pour rejoindre son régiment à Bourgoin-Jallieu. Il ne devait plus jamais revoir Villars. Marsouin au 35è Régiment d’Infanterie Coloniale, il participa du 22 août au 24 septembre 1914 à la défense de Nancy puis combattit une année complète en Lorraine dans les secteurs de Richecourt puis au tristement célèbre Bois le Prêtre.
Le 26 septembre 1915 son régiment fut appelé en renfort pour participer à l’offensive de Champagne qu’on espérait victorieuse. D’âpres combats firent de nombreux morts et blessés pour quelques centaines de mètres gagnés. Il est tombé là, le 3 octobre, comme 102 autres de ses camarades de régiment, à la cote 193 près de Massiges dans la Marne. Décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire à titre posthume, son nom figure sur le monument aux morts de Villars. Il a été inhumé dans le cimetière d’Elberfeld dans la Marne. L’histoire familiale raconte que sa veuve a fait le déplacement à la fin de la guerre mais n’a pu reconnaitre formellement sa dépouille mortelle.
Le frère de son épouse, Jean Pierre FRAISSE est quant à lui tombé sous les balles ennemies dès février 1915 en Alsace. Et André PENOT, le cousin de Gabriel, revenu gazé des tranchées, est décédé en 1919 à 41 ans à Villars.
Des recherches ont permis de retrouver les descendants directs de Gabriel PENOT qui vivent actuellement dans le Midi de la France. Ils ont été invités à dévoiler la plaque rendant hommage à leur aïeul. Une autre branche de la famille PENOT vit toujours à Villars. Seul regret, il n’a pas été possible de retrouver une photo de Gabriel PENOT dont on ne connaitra probablement jamais le visage.
