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Un assassinat non élucidé au Platon

Assassinat d'un ancien mineur au Platon

7 mars 1897, un assassinat non élucidé.

En consultant l’état civil de la commune on peut retrouver la trace d’un assassinat commis sur les hauteurs du Platon dans la nuit du 6 au 7 mars 1897. Les journaux de l’époque nous ont ensuite permis de reconstituer le fil de l’histoire.

En 1897 le lieu dit le Platon ne rassemblait que quelques cabanes et maisons autour de la ferme de la famille PENOT. Un chemin serpentait de la Taillée en direction du Grand‑Charlieu jusqu’à Côte‑Chaude. Quatre familles vivaient là en cultivant la terre. Outre les PENOT, étaient installés ici les RASCLE, les VASSAL et un encore alerte vieillard Jean Pierre JANUEL surnommé « Barbitet » et que tout Villars connaissait. Comme son voisin Jean VASSAL, il était originaire de Saint-Didier-en-Velay. Ancien mineur il s’échinait depuis quelques années à travailler un petit lopin de terre. Il élevait aussi quelques poules et quelques brebis.

C’était donc un pauvre homme qui se nourrissait de son travail des champs et ne vivait que des maigres secours que lui accordait le Bureau de Bienfaisance et de ce que lui faisait parvenir son fils.

La rumeur d'un possible magot.

Hélas pour lui, la rumeur lui attribuait quelques économies qu’il n’avait pas. De quoi tenter la cupidité des assassins. Déjà au mois d’août 1894, il fut laissé pour mort par deux individus qu’il avait embauchés quelques jours auparavant pour moissonner son blé et qui cherchèrent en vain un magot caché. À cette époque la police fit d’actives recherches qui n’aboutirent pas.

Au petit matin de ce dimanche 7 mars, c’est Jean VASSAL qui en conduisant ses vaches à l’abreuvoir trouva dans le pré le sac du père JANUEL contenant des plumes, des coquilles d’oeuf et une bouteille de vin à moitié pleine. Les poules et brebis de son voisin erraient dans le champ. De quoi susciter son inquiétude. Il alerta Antoine PENOT, alors adjoint au maire et les deux hommes pénétrant chez JANUEL découvrirent la dépouille mortelle de ce dernier allongé sur son lit, une large blessure à la tête et les jambes liées.

Trois suspects arrêtés puis relâchés.

L’enquête, confiée à la gendarmerie de La Fouillouse puis au Parquet de Saint‑Étienne, sembla rapidement avancer dans ses premiers jours. Des témoins avaient vu roder deux individus le samedi soir. On découvrit que la chienne de JANUEL qui aurait dû donner l’alerte avait été empoisonnée et depuis vomissait sans cesse. Un examen de ses déjections fut ordonné pour déterminer le toxique employé. Dans le même temps une autopsie de la victime fut réalisée à l’hôpital de Saint‑Étienne. On détermina que la mort avait été causée par étouffement. Trois suspects furent arrêtés à Saint‑Priest‑en‑Jarez, auditionnés puis relâchés.
Détail cocasse, l’enregistrement du décès à l’état civil de Villars ayant été omis (l’instruction de l’affaire avait pris du temps et le permis d’inhumer ne fut délivré que plusieurs jours plus tard), il a fallu une décision du procureur de la république pour réparer cet oubli.
Le mot de la fin revint au journal « Le Stéphanois » qui conclut ainsi : « On n’a encore rien découvert qui puisse mettre sur les traces des auteurs de l’assassinat du malheureux JANUEL. Cette affaire sera certainement, comme beaucoup d’autres, définitivement classée ». Ce fut a priori le cas.

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