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Un assassin au cimetière de Villars

Hippolyte Guillaud est le fils naturel reconnu de Marguerite Guillaud, né de père inconnu à Lyon le 2 juin 1870. Sa mère va épouser le 17 mars 1874 à Lyon, Augustin Descos (1842-1926) jardinier dans cette même ville. Ainsi Augustin Descos devient le beau-père d’Hippolyte.

À 25 ans Hippolyte va épouser Octavie Ravoux, fille naturelle d’Amélie Ravoux dentellière, née au Puy le 29 février 1876. Lui est horticulteur et tous deux sont domiciliés à Côte-Chaude lors de la publication de mariage en 1894. Cependant, le 20 novembre 1895, à leur mariage, ils sont domiciliés tous les deux à Nîmes, Hippolyte est alors ouvrier horticulteur.
Ils ont eu quelques semaines plus tôt une fille, Gabrielle née sous le nom de Ravoux à Nîmes le 16 octobre 1895, légitimée par le mariage de ses parents.

Marguerite Guillaud, la mère d’Hippolyte, est, au moment de ce mariage, domiciliée au Charpenay (Charpenet) à Saint-Priest-en-Jarez avec son époux Augustin Descos qui est horticulteur dans cette commune. Ce dernier va prêter de l’argent à son beau-fils.

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Hippolyte va revenir à Lyon avec son épouse, c’est là que naît leur deuxième fille, Marguerite, le 14 janvier 1900. On retrouve ensuite Hippolyte à Saint-Étienne où il rachète les établissements Gattel.
Il a rapidement des difficultés de trésorerie et Maître Magdinier est chargé de mettre en ordre les créances entre Hippolyte et son beau-père. Incapable de payer des traites et les honoraires de l’avoué, Hippolyte est poussé à la faillite et son établissement du cours Fauriel est mis en vente aux enchères publiques en décembre 1905.

Dans une situation financière difficile et peut-être pris d’un délire de persécution, il rumine sa vengeance envers l’avoué et envers son beau-père, c’est alors qu’il projette de les assassiner tous les deux.

Son beau-père aura la vie sauve mais Maître Magdinier sera assassiné rue Barra à Saint-Étienne.

Le 25 avril 1907 vers 20 heures, alors que Maître Magdinier rejoignait, au 14 de la rue Barra, sa villa aujourd’hui remplacée par un immeuble, il est atteint de trois balles dont deux mortelles dans la tête. Le médecin appelé d’urgence ne pourra que constater le décès.

Une fois son forfait accompli, l’assassin se laisse arrêter sans résistance.

Il y a une particularité dans cette sombre affaire, c’est que l’on ne trouve aucune trace de procès dans la presse et dans les archives. L’explication est à chercher dans les registres matricules du recrutement militaire où il est noté qu’Hippolyte Guillaud a été « réformé n°2 par la cour spéciale du Rhône le 31 juillet 1908 pour dégénérescence mentale ». Il n’y a donc probablement pas eu de condamnation et c’est ainsi que l’on peut retrouver Hippolyte et son épouse à Villars dans les recensements de 1931 et de 1936, il est toujours horticulteur.

Hippolyte est mort à Saint-Étienne le 14 mai 1949, son épouse le 17 mars 1963, tous deux sont inhumés au cimetière de Villars ainsi que leur fille Marguerite.

Qui était Paul Magdinier ?

Louis Paul Adrien Magdinier était né à Saint-Étienne le 9 août 1843, fils de Jean-François Magdinier, lui-même avoué, et de Jeanne Françoise Sabine Peiron.
Il est avoué près le tribunal civil de Saint-Étienne lorsqu’il épouse à Saint-Clair-du-Rhône (Isère) Anne Françoise Marie Louise Madinier le 18 septembre 1876. Le couple a eu dix enfants, neuf filles et un seul garçon, le cinquième de la fratrie qui est mort pour la France le 24 septembre 1916.

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