Le gentilé est le nom donné aux habitants d’une commune et pour Villars on peut s’étonner de l’usage d’une dénomination que la commission Villars Histoire et Patrimoine a cherché à expliquer.
Si Villars s’écrit avec un « s » à la fin, on nomme pourtant ses habitants les Villardaires. Alors pourquoi ?
Il existe d’autres Villars en France et le nom donné aux habitants de ces communes est très variable. Pour notre Villars à nous, la première hypothèse souvent avancée serait que l’on écrivait autrefois Villars avec un « d » à la fin donc Villard, d’où les Villardaires. Mais après vérification on constate deux choses qui vont à l’encontre de cette explication.
D’une part dès les premières traces écrites en notre possession on écrit aussi bien « Villars » que « Villard » et même parfois « Villards » et cela jusqu’à la moitié du 19è siècle où le Villars actuel devient de rigueur. Le premier tampon officiel de la mairie date de 1810 et Villars s’écrit déjà comme aujourd’hui.
La population « Villarsaise ».
D’autre part à cette époque on n’a pas encore donné de nom aux habitants de la commune. Alors depuis quand appelle-t-on les habitants les Villardaires ? C’est visiblement beaucoup plus récent, même si on n’a pas pu retrouver de date précise dans les transcriptions écrites. Dans la presse ancienne et même assez récente, on parle simplement des habitants de Villars sans utiliser de gentilé. Toutefois dans un journal de mars 1886, il est fait état de « la population villarsaise » en ajoutant simplement la terminaison « aise » au nom de Villars !
Mais alors qui décide de cette appellation ? C’est selon. Soit en se basant sur l’origine (souvent latine) du nom de la commune. Pour Villars il s’agit de villa/villae qu’il faut traduire au sens de domaine agricole. Soit en institutionnalisant l’usage parlé ou ce que préconise un érudit local. La généralisation de cette pratique est datée de la fin du 19è siècle. Est-ce à cette période que les habitants de Villars se sont vu attribuer un nom ? Rien n’est sûr.
Les « Jacquardaires » de Villars.
Une nouvelle hypothèse qui ne manque pas d’intérêt a récemment été évoquée par Maurice Bedoin, historien du Gremmos qui apporte de temps à autre son aide avisée au musée. Hypothèse qui correspond bien à cette période de l’histoire locale. À la fin du 19è siècle, la passementerie est à son apogée sur la commune et on travaille ici sur les métiers Jacquard. Les passementiers qui utilisent cette technique sont appelés les « Jacquardaires ». Villars / Jacquard, phonétiquement les terminaisons sont semblables. Et les Jacquardaires de Villars seraient ainsi devenus les Villardaires. Ça se défend !