L'histoire de l'eau potable à Villars
Gestion de l'eau : une préoccupation municipale de tous les temps.
Amener et distribuer l’eau à la population locale et éviter les gaspillages, telles étaient les missions des municipalités successives.
En se penchant sur les anciennes délibérations du conseil municipal on constate que la gestion de l’eau a été une constante préoccupation des élus locaux. Car si la commune est bordée de petits cours d’eau (le Riotord, le Furan et le Rieudelet) elle a toujours manqué de ressources propres.
Les sources de Michard et du Bois-Monzil ne suffisaient pas à alimenter une population qui va croissante et où la Compagnie des Mines a aussi un besoin important d’eau.
En 1853, le maire Gustave Delahante prend le taureau par les cornes et fait réaliser le captage et l’adduction de la source des Joncs (dans le pré au-dessus du complexe sportif) jusque sur la place où sera ensuite construite l’actuelle église.
L'eau achetée à Saint-Étienne.
En septembre 1875, sous la municipalité d’Augustin Guitton, l’eau de ville, vendue par Saint-Étienne, arrive enfin à Villars, distribuée par une canalisation souterraine. [Rappelons que le barrage du Gouffre-d’Enfer a été inauguré en 1866, pour en savoir plus sur l’alimentation en eau de la ville de Saint-Étienne.]
Mais il faut payer cette fourniture et dès lors les municipalités successives n’auront de cesse de surveiller une facture sans cesse en augmentation. Des bornes fontaines sont installées dans les différents quartiers : place Gambetta, Arsenal, le Breuil, Curnieu, Michard, le Péchier, le Bois-Monzil.
Des arrêtés municipaux sont régulièrement pris pour en réglementer l’usage car il est alors impossible de déterminer ce que consomme précisément chaque usager et c’est la collectivité qui paye sur un volume prédéterminé. Dès l’été 1896, le maire Poyet réglemente : « L’eau des fontaines publiques devra servir exclusivement pour les besoins du ménage. En conséquence est formellement prohibée toute prise d’eau pour lavage du linge, voitures ou remplissage de cuves, barriques, tonnes ou pour l’arrosage ». Le garde champêtre est chargé de l’exécution du présent arrêté. En septembre 1904 le journal local évoque une pénurie d’eau, la fièvre typhoïde refait son apparition à Villars, voir la page Épidémies.
Le pris de l'eau augmente de 150 % !
C’est durant les mandats successifs de Louis Soulier que ces rappels au règlement seront les plus fréquents car il y a des abus. D’autant qu’au printemps 1926, la ville de Saint-Étienne, fournisseur exclusif, augmente le prix de l’eau de 150% !
« En raison des dépenses considérables que va entraîner le nouveau tarif des eaux qui nous sont livrées par la ville de Saint-Étienne, il y a lieu d’éviter tout gaspillage et de réglementer la distribution des eaux aux fontaines publiques qui doit être réservée à l’usage alimentaire de nos administrés » proclame le maire qui invite même la population à empêcher ou signaler tous les abus ! En août 1932 sévit une forte sécheresse. La population est invitée à économiser l’eau « le maire compte sur le bon sens de tous face à la menace de pénurie complète. Dans le cas contraire les fontaines seraient fermées la nuit et ouvertes seulement à heures fixes pendant la journée ».
Après-guerre, la suppression progressive des bornes fontaines et la pose de compteurs dans chaque maison changeront la donne.