Le Riotord, ruisseau historique de Villars
Sur les bords du Riotord, de l'étang Momey au vieux pont du Bois-Monzil
Sur les hauteurs de la commune, face au golf et le long de la route des Cyclotouristes est sorti de terre en 2011 un nouveau lotissement baptisé « le domaine du Charlieu » traversé par une nouvelle route baptisée par le conseil municipal « allée du Riotord ».
C’est là le nom du petit ruisseau (Riotord venant de ruisseau tordu) qui limite le territoire des communes de Villars, Saint-Étienne et de Saint-Priest-en-Jarez sur plusieurs points de son cours. Ce ruisseau est évoqué sous divers noms quand on consulte les archives. Aujourd’hui donc le Riotord, mais hier le Rieuteu et plus anciennement le Réteux.
Il prend sa source au pied du Marthourey (sur les hauteurs de la commune) et se jette dans le Furan à 5 km de là, au pont de Ratarieux. Il alimentait jadis le vaste étang de « la Pesche » ancien lieu de pêcherie des châtelains de Curnieu, sur l’emplacement duquel s’aménagea plus tard l’hippodrome de Villars. Le lieu-dit s’appelle encore de nos jours le Pêchier (secteur de la passerelle piéton qui enjambe l’autoroute). Précisons qu’avant la Révolution, le lieu est indiqué comme « l’étang ».
L’histoire du Gourd Salé et de l’étang Momey
Autre lieu historique aujourd’hui disparu, le Gourd Salé était situé aux limites de Saint-Étienne et du Bois-Monzil, à proximité du carrefour entre le chemin des Parisses, la rue de Momey et le chemin des Champs. Ce gourd (trou rempli d’eau) recevait le trop-plein de l’étang Momey et se jetait dans le Riotord. Pendant de longues années, il a servi de lavoir à nos ancêtres du secteur de la Chana.
L’étang Momey était un site très renommé durant la belle époque, « une sorte de Pertuiset des Stéphanois » selon le récit qu’en faisait Jean-Marie SOMET le conservateur du musée.
Le poète chansonnier Joannès MERLAT lui avait consacré une charmante chanson conservée dans les archives stéphanoises dont voici quelques lignes : « Quand vient la fin de la semaine / Si l’on veut se distraire un brin / Les Gagas ne sont pas en peine / Ils ont du nerf et de l’entrain / Pour s’en payer une bonne tranche / L’esprit dispo et le cœur gai / Ils s’en vont passer leur dimanche / À l’étang Momey, à l’étang Momey ».
La disparition de l’étang Momey et la décharge de Bel Air
Depuis bien longtemps l’étang Momey a disparu, enseveli sous des tonnes et des tonnes d’ordures ménagères. En ce lieu si idyllique, à en croire la chanson, a en effet été aménagée la décharge de Bel Air, à son tour enfouie sous des mètres cubes de remblai… Changement de décor.
Les richesses minières et le vieux pont du Bois-Monzil
Ce secteur était aussi connu pour son sous-sol riche en charbon. De part et d’autre de la rue de Momey on recense les trois fendues de la Chana, le puits vieux de la Chana et les puits 1 et 2 de la Chana. Dans le même secteur, le puits Momey a été foncé en 1820 à 105 mètres de profondeur. Enfin en 1958, lors des travaux de terrassement, on découvrit une veine de charbon affleurant le sol. La fendue de Momey fut rapidement aménagée.
On précisera pour finir que le Riotord, aujourd’hui canalisé, est enjambé par le vieux pont du Bois-Monzil, édifice aujourd’hui inscrit aux monuments historiques puisque construit un peu avant 1827 pour supporter la première ligne de chemin de fer de France. Ligne qui servait à transporter le charbon de Saint-Étienne jusqu’au bord de la Loire où il était embarqué par bateau sur les rambertes.
Photos et infographies : Guy Sabattier et Pierre Thiolière.
©H&P-Pierre THIOLIÈRE